Communiqué AEG-PB à propos de l’appel « On ouvre ! » et du rassemblement du 15 décembre place de la Bastille


Aujourd’hui nous relayons les mots très justes de Art en Grève Paris-Banlieues à propos de l’appel On Ouvre et du rassemblement du 15 décembre place de la Bastille.Rarement le fossé des revendications entre celleux qui tirent des privilèges du monde de l’art et celleux qui le subissent ne se sera autant fait sentir qu’en cette fin d’année 2020. 

“Mardi 15 décembre, le « monde de la culture » s’est donné rendez-vous pour manifester dans toute la France à l’appel de quelques syndicats et d’institutions culturelles. Nous nous sommes demandé·es pourquoi nous nous sentions si mal à l’aise à l’idée de rejoindre cette mobilisation.

Rouvrir les institutions culturelles, retourner au travail exploité, est-ce seulement une perspective politique souhaitable ?

Place de la Bastille à Paris, une pancarte sur laquelle on pouvait lire « On veut mourir sur scène » représente exactement la mythologie contre laquelle Art en grève Paris-Banlieues s’est toujours battu. Cette croyance qui rend complice d’institutions qui harcèlent leurs employé·es, normalisent le travail gratuit, sous-traitent celleux qui nettoient ces lieux, effacent les corps minoritaires, perpétuent les modes de représentation et de mise en récit d’une modernité occidentale, bourgeoise blanche-cis-hétéro-patriarcale, destructrice du vivant et à bout de souffle.

Manif contre la réforme des retraites, 5 décembre 2019

Qui peut encore brandir les valeurs de l’« Art » et la « Culture » comme s’il s’agissait d’un grand front uni ?

Qui peut encore sincèrement soutenir que l’« Art » et la « Culture » sont des contre-pouvoirs efficients contre les oppressions inter-reliées qu’il est urgent de combattre ?

À l’occasion de ce rassemblement, on pouvait battre le pavé côte-à-côte avec son·sa patron·ne harceleur·euse, son·sa curateur·rice ou son·sa chorégraphe exploiteur·euse, et la grande famille de tou·tes les oppresseur·euses de la bourgeoisie culturelle qui main dans la main réclamait que son monde de l’art — dont elle seule tire des privilèges — puisse rouvrir. Nous pensons aujourd’hui que la culture n’est pas en danger mais au contraire que c’est le monde de la culture qui est dangereux. Derrière l’affichage de valeurs progressistes ces lieux d’ « art washing » perpétuent le règne du profit, de la compétition et participent à assurer la pérennité des rapports de domination et les violences classistes, racistes, validistes, de genre et de sexe qui en découlent.

Maintenons ces lieux fermés ou occupons les. Associons nos luttes à celles des mouvements contre les lois fascistes sur le « séparatisme » et de « sécurité globale ». À nous d’imaginer des espaces et des organisations autonomes, autogestionnaire pour renverser ce monde de l’Art autoproclamé dont nous ne voulons plus, puisque comme le soulignait une pancarte deter au milieu de cette foule, que ces lieux soient ouverts ou fermés « La seule culture qui nous reste / c’est celle du viol ».” 

Manif contre la fermeture prolongée des lieux de culture, 15 décembre 2020



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    Lettre ouverte

    Suisse, 9 juin 2020 Comment allez-vous soutenir activement les artistes et les travailleuses·x·eurs culturelles·x·els Noires·x·rs à l’avenir ? Comment comptez-vous activement démanteler la suprématie blanche et les discriminations raciales qui régissent votre structure? Chers institutions culturelles, musées, espaces d’art, galeries et espaces indépendants en Suisse, Suite aux meurtres violents commis par la police contre Breonna Lettre ouverte


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    La Coupure #3

    La Coupure placarde sa troisième édition sur les murs des rues de Paris depuis la semaine dernière. La Coupure est une initiative née en 2018 afin de dénoncer des cas spécifiques d’abus de pouvoir au sein des institutions de l’art (centre d’art, musées, galeries, école d’art, etc) et révéler – non sans humour – ce La Coupure #3


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    À l’heure où les artistes se fédèrent et rejoignent le mouvement social, leur ralliement ne laisse pas d’étonner : en quoi sont-ils·elles concerné·es par les réformes en cours ? Réuni·es derrière la bannière Art en grève, certain·es d’entre nous ont déjà commencé à répondre : conditions de travail dégradées, droits sociaux maigrelets, marchandisation de la culture, CANCEL L’IRCEC


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