Fondation BNP Paribas X institutions culturelles VS génocide Palestinien


Nombreuses institutions et structures culturelles collaborent actuellement avec la fondation BNP Paribas qui financent en partie leurs activités. 

À titre d’exemple, le Lieu Unique à Nantes, le Centre National de la Danse à Pantin, la villa Médicis à Rome, Montpellier Danse, le théâtre de Chaillot à Paris ou encore le Ballet National de Marseille / La Horde. 

En avril dernier, c’est à la foire Art Paris que la fondation a brillé en attribuant un prix pour l’art contemporain de 40000€ (cf. Communiqué de Art Workers for Palestine France du 7 mai 2025)

Plus insidieusement, il y a quelques semaines, la compagnie La Horde s’est retirée de la programmation du Sónar Festival 2025 et a publié un texte dénonçant les liens entre les financeurs et le festival et l’incohérence vis-à-vis de leurs engagements. Il est difficile d’y voir autre chose que de la posture médiatique, sachant que le Ballet National de Marseille, dont la Horde assure la direction, compte dans ces principaux financeurs, la fondation BNP Paribas.

La semaine prochaine débutera le Festival Montpellier Danse, lui aussi financé par la fondation BNP Paribas et la Batsheva Dance Company devait être le spectacle d’ouverture. Annulé, car « Le contexte international rend impossible le déplacement de la compagnie. » la directrice appel dans sont communiqué « à la fin de la violence » et « a la réconciliation ». 
Artwashing au service de l’impérialisme culturel, la compagnie de danse Batsheva est devenue un outil précieux dans la stratégie d’Israël pour revitaliser l’image du pays. Le ministère israélien des Affaires étrangères décrit notamment la compagnie comme « l’ambassadrice mondiale la plus connue de la culture israélienne. » (voir l’article de dancers for Palestine)

Il nous semble important de rappeler que la fondation BNP Paribas, en plus de participer à une vaste communication philanthropique sous couvert d’optimisation fiscale (cf. notre article du 2 mai 2023) est rattachée à la banque BNP Paribas, « le premier investisseur européen dans des sociétés activement impliquées dans les colonies illégales en Palestine et […] le principal créancier européen d’entreprises d’armement fournissant l’armée israélienne. 

À ce jour, l’ONU a pointé 97 entreprises ayant des activités dans les colonies illégales israéliennes et la coalition Don’t Buy Into Occupation (DBIO) en pointe 51, dont 30 d’entre elles qui reçoivent des investissements de la part de la BNP. 

Ces investissements représentent une hypocrisie de la part de BNP Paribas qui communique régulièrement sur les droits humains et promeut des « investissements éthiques ». 

Entre 2020 et 2023, DBIO a démontré que BNP Paribas a accordé 22,2 milliards de dollars de prêts et de souscriptions à des sociétés impliquées dans la colonisation illégale de la Palestine. Parmi ces entreprises, on retrouve à moindre mesure des entreprises israéliennes, comme la Bank Leumi, Mizrahi Tefahot Bank ou encore Elbit Systems, mais aussi des entreprises internationales comme Alstom, Siemens, Volvo, Carrefour, Caterpillar, HPE… En août 2023, BNP Paribas détenait 3,9 milliards de dollars en actions et obligations dans ces mêmes sociétés. » (cf. Communiqué « Banque Complice » rédigé par BDS France, AFPS et Attac France)

La banque BNP Paribas faisant l’objet d’une campagne de désinvestissement depuis l’automne 2024, nous appelons les travailleureuses de l’art à rejoindre la campagne BDS

Nous interpellons les structures culturelles financées par la fondation BNP Paribas à se positionner clairement (la liste exhaustive sur leur site).

À l’heure où le gouvernement Macron veut dissoudre le collectif Urgence Palestine et continue de silencier et de punir les soutiens au peuple palestinien, nous, travailleureuses de l’art appelons les structures culturelles et les artistes qui ne l’ont pas encore fait à défendre les initiatives contre le génocide en cours.

Enfin, la collaboration de plus en plus assumée et décomplexée entre structures publiques et fondations privées quand les coupes budgétaires sur l’ensemble des services publics (dont la culture) n’ont jamais été aussi importantes, nous laisse penser qu’il est plus que temps de s’organiser collectivement pour se réapproprier nos outils de travail et nos moyens de production. 



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