Entretien : Collectif des Vacataires de Paris Musées


Documentations : Pour commencer, pourriez-vous nous présenter les postes que vous occupez au sein de Paris Musées et ce que signifie ce statut de « vacataire » ?

Collectif des Vacataires Paris Musées : Nous occupons différents postes à Paris Musées qui vont de la surveillance des salles d’expositions temporaires et permanentes, de l’accueil Vigipirate, à la billetterie ou encore à assurer la permanence aux vestiaires. Cela varie selon les jours et les besoins des responsables. Souvent, ce sont des postes que les agent·e·s titulaires refusent ou alors qu’il·elle·s n’ont pas la capacité d’occuper du fait de leur condition physique, parce que l’air de rien ce sont vraiment des métiers usants. Les emplois du temps sont également problématiques, ils sont calculés pour combler les heures de déjeuner et les pauses des titulaires : nous jouons le rôle de bouche-trous.Le statut de vacataire à Paris Musées, c’est un statut « fantoche » ! Si on regarde la loi, le recours à la vacation doit se faire dans des situations dites exceptionnelles, comme lors d’un « surcroît imprévisible et temporaire d’activité ». On nous dit que ce sont les expositions temporaires qui représentent ce pic temporaire d’activité, alors qu’en réalité, ces expositions sont planifiées deux ans à l’avance et sont plus la norme que l’exception des activités des établissements. Paris Musées peut donc tout à fait aménager des contrats annualisés pour les postes correspondants. Si Paris Musées ne le fait pas, c’est que le recours à la vacation lui permet d’avoir sous la main un « vivier » d’employé·e·s précaires et qui ne sont pas comptabilisé·e·s dans les emplois budgétaires11. Sur les questions d’emploi à la Ville de Paris, cf. le rapport de la Cour des Comptes. C’est tout un système qui permet de faire des économies en refusant aux employé·e·s vacataires des contrats décents et les mettant dans des situations extrêmement difficiles : comment vous voulez par exemple louer un appartement, ou un studio en Île-de-France avec des contrats aussi précaires ? Avec des contrats qui ne vont jamais au-delà de quatre mois, voire des vacations de quelques jours parfois. Personne n’est dupe ! La vacation, c’est un moyen de payer un·e employé·e à la tâche, ce qui conduit à des abus, comme la non prise en compte des accidents du travail ou de trajet, d’arrêts maladie ou de congés enfant malade, sans oublier l’absence de compensation pour les dimanches travaillés  – parce que, encore une fois, nous sommes payé·e·s à la tâche. Cette organisation du travail limite également les possibilités de discussion: comme nous venons combler les heures de pauses et de déjeuner des titulaires, nous avons peu de chances de se croiser, d’échanger, donc il est difficile de se mettre d’accord et de lutter tou·te·s ensemble pour de meilleurs droits. Au bout de quatre, cinq ou six mois, le·la vacataire arrive à la fin de son contrat, et est remplacé·e par un·e nouveau·elle. Et, la danse reprend son cours…

D : Vous êtes actif·ve·s dans le mouvement de grève depuis le mois de décembre. Une situation inédite pour Paris Musées, et pour les vacataires bien souvent empêché·e·s par leur précarité de se fédérer et de s’organiser. Pourriez-vous tout d’abord revenir sur la formation de votre collectif et sur la pétition publiée il y a quelques mois ?

CVPM : Tout est parti d’une fête, où chacun·e parlait des problèmes rencontrés sur notre lieu de travail, nous avons alors réalisé que nous ressentions tou·te·s la même chose. Il y a des dysfonctionnements qui se retrouvent sur tous les sites : manque de formation, problèmes de sécurité, manque d’espace pour se changer, rapports tendus avec certain·e·s chef‧fe·s. Une semaine avant l’appel national de mobilisation contre la réforme des retraites, la C.G.T. Paris Musées a organisé une réunion d’information syndicale au Musée d’Art Moderne (MAM), et nous y sommes allé·e·s. Les échanges ont permis d’alerter le syndicat sur les problèmes que nous rencontrions. Il·elle·s nous ont dit qu’il était très rare que les vacataires participent aux réunions syndicales.Le mercredi 5 décembre, une quinzaine de vacataires du MAM se sont déclaré·e·s grévistes. Suite à cette première mobilisation et avec le soutien de la C.G.T. Paris Musées et de l’Intersyndicale de la Ville de Paris, nous sommes allé·e·s aux Catacombes de Paris et au Petit-Palais pour rencontrer les vacataires des autres musées. Au fil des jours et des rencontres, nous avons pu constituer notre collectif à proprement parler, et nous avons identifié, ensemble, les problèmes liés à notre travail.Comprendre que le statut de vacataire était à l’origine de nos difficultés nous a permis d’élaborer une ligne d’attaque : rédiger une pétition pour faire connaître notre situation précaire et nos revendications, et envoyer une lettre ouverte adressée à Delphine Lévy (directrice générale de Paris Musées), Anne Hidalgo, (maire de Paris) et Christophe Girard (adjoint à la Culture et président de Paris Musées).

Manifestation du 16 janvier 2020
© Collectif des Vacataires de Paris Musées

D : Peut-être pourriez-vous nous détailler vos revendications ? Sont-elles les mêmes partout ou y a-t-il des variations selon vos sites de travail (Petit-Palais, MAM, etc.)  ?

CVPM : Nous demandons l’abandon du recours aux vacations et la reconnaissance par Paris Musée de la réalité de notre statut de contractuel·le·s. Ces contrats de vacation n’ont aucun sens, le problème majeur est que nos postes relèvent du fonctionnement normal et habituel des musées : les expositions temporaires se répètent et leur calendrier est annualisé, pourquoi ne pas faire la même chose avec les employé·e·s de ces musées ? Comme nous l’avons évoqué plus haut, le recours aux vacataires n’a rien avoir avec un « surcroît temporaire et imprévisible d’activité », il permet en revanche de faire des économies sur le budget de fonctionnement (la « masse salariale »…). D’ailleurs lorsqu’on regarde en détail nos contrats, rien n’est dit sur le caractère « exceptionnel » de la tâche, sans oublier que le lieu d’affectation n’est pas mentionné, ce qui permet d’envoyer les vacataires un peu partout pour combler les trous. En définitive, le fait qu’on recrute des vacataires pour des sites où il n’y a pas d’exposition temporaire (aux Catacombes par exemple), ou en surnombre par rapport aux besoins des expositions temporaires, montre bien que l’argument du « surcroît temporaire d’activité » ne tient pas.
Notre principale revendication, c’est la fin de ce faux statut de vacataire. Nous voulons être reconnu·e·s et recruté·e·s comme des agent·es contractuel·e·s. Nous exigeons d’être payé·e·s en temps et en heure, à la fin du mois travaillé et non pas à la fin du mois suivant, comme le fait actuellement Paris Musées. Nous demandons aussi la prime du dimanche et l’alignement de la prime de pénibilité vacataires-titulaires pour certains musées comme les Catacombes22. 40 euros brut pour les vacataires quand ils sont à temps plein, contre 180 euros brut pour les titulaires et nous demandons la création d’un nombre suffisant de postes de titulaires. Enfin, nous demandons à être recruté·e·s pour au moins six mois renouvelables. En effet, depuis la réforme de l’assurance chômage en novembre 2019, nos contrats, de moins de 6 mois en équivalent temps plein (soit 910h), ne permettent plus d’obtenir l’Allocation de Retour à l’Emploi. Cela crée des situations très difficiles et précaires lorsque les contrats se terminent.
Il y a aussi des revendications plus spécifiques, par exemple, certains musées proposent des vestes aux vacataires, d’autres pas, et les agent·e·s doivent alors les acheter avant le début de leur mission (alors même qu’il·elle·s seront payé·e·s deux mois plus tard). Les journées obligatoires de formation à la sécurité et aux procédures d’urgence ne sont pas toujours assurées.
Après avoir fait le tour des institutions de Paris Musées, il apparaît que le fonctionnement actuel est nuisible à la bonne marche du service public. Le renouvellement continu des vacataires est aussi lourd pour les ressources humaines (campagnes de recrutement incessantes, gestion des dossiers) que pour l’encadrement intermédiaire et les collègues qui doivent accueillir et former sur le tas des équipes novices tous les quatre mois.
Paris Musées, qui devrait remplir une mission de service public, se transforme ainsi en usine à précaires : il y a beaucoup de contrats à temps incomplet, de 10h, de 16h, de 20h, de 25h. La réalité des travailleur·euse·s est loin des « 90% de titulaires et 10% de vacataires en équivalent temps plein » annoncés par la direction, quand on sait que trois vacataires peuvent totaliser l’équivalent d’un temps complet…

Action du 3 février 2020 sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris
© Collectif des Vacataire de Paris Musées

D : Pourriez-vous revenir sur vos derniers mois de mobilisation ? Quelles actions avez-vous menées ? Comment avez-vous mobilisé autour de vos revendications ? (Je pense notamment à des alliances et dialogues avec d’autres vacataires employé·e·s par la Ville, dans les bibliothèques municipales par exemple)

CVPM : Le collectif s’est étendu au fil des passages répétés dans les différents sites, souvent improvisés (ce qui nous a valu de nous faire sortir de certains musées) dans le but de se rendre visible, et de créer une mobilisation commune aux titulaires, aux fonctionnaires-stagiaires et aux autres vacataires. La pétition a très bien fonctionné, elle a permis d’ouvrir de vraies discussions (nous avons recueilli plus de 300 signatures papier, et près d’un millier en tout), mais cela reste très compliqué de mobiliser les titulaires  et les stagiaires : beaucoup nous ont soutenu en privé, mais très peu sont venu·e·s à nos actions ou aux AG, ce qui nous semble être un signe de la démobilisation et de l’affaiblissement du collectif produits par l’organisation actuelle de Paris Musées.
Nous avons participé à des réunions syndicales sur plusieurs sites de Paris Musées, qui ont été l’occasion d’échanges plus approfondis sur les problèmes rencontrés par les agent·e·s dans leur travail. L’Intersyndicale de la Ville de Paris (agent·e·s titulaires de différents secteurs, et représentant·e·s de la C.G.T., de F.O., de Sud, de SUPAP-FSU) nous a apporté un énorme soutien du point de vue organisationnel, juridique et moral, tout au long de la mobilisation. Elle a été présente dans les deux rassemblements que nous avons organisés sur le parvis de l’Hôtel de Ville, elle a aussi choisi de rendre le collectif visible lors des manifestations, et cela nous a donné beaucoup de force.
Les syndicats nous ont également accompagnés lors des rendez-vous (avec la direction générale, puis avec Christophe Girard, adjoint à la Culture de la Mairie de Paris, et président de Paris Musées). Ils sont venus lorsque nous avons décidé de perturber une réunion de campagne de Christophe Girard dans le 18e arrondissement, qui portait sur le thème assez rebattu de la « culture pour tous ». Leur soutien a créé des échanges et des mobilisations communes avec d’autres secteurs en luttes : les bibliothèques municipales (avec lesquelles nous nous retrouvons sur des questions liées aux évolutions du service public culturel), et les animateur·rice·s. Néanmoins, l’emploi et les justifications de la vacation diffèrent selon les secteurs : certaines directions emploient des vacataires à l’année et les renouvellent d’une année sur l’autre, d’autres font référence à un « employeur principal » (qui peut être totalement fictif). Il n’y a pas d’unité des vacataires, et la volonté d’ancrer notre lutte au niveau de la municipalité passe par une réflexion sur les logiques d’organisation du travail à la Ville de Paris et leurs évolutions.
Nos actions ont aussi provoqué des rencontres inattendues : Danielle Simonnet est passée à un de nos rassemblements, nous avons fait avec elle une vidéo improvisée  – qu’elle a partagée sur son twitter –, rencontrées ce même jour, Sandrine Mées (EELV) et Raphaëlle Primet (PCF-Front de Gauche), nous ont apporté leur aide par la suite, en adressant un courrier au président de Paris Musées puis en intervenant durant le conseil d’administration de Paris Musées.
Par ailleurs, Art en grève nous a également beaucoup apporté, en nous ouvrant ses locaux et a été présent lors des rassemblements. Nous cherchons à étendre notre mobilisation à d’autres secteurs culturels : une camarade a été à l’initiative de l’AG des précaires de la culture33. Un appel en est issu et est disponible en ligne avec la BPI. Nous avons été présent·e·s lors de certaines mobilisations de l’enseignement supérieur et la recherche (ESR). Nous sommes également signataires de l’AG des précaires et des chômeurs.
Une camarade a géré les comptes Twitter, Facebook et Instagram : les réseaux militants ont permis de rendre notre lutte plus visible et d’étendre nos contacts (jusqu’à être retweeté·e·s par Christophe Girard, ce qui nous a laissé·e·s assez perplexes…). Nous avons ainsi été contacté·e·s par plusieurs journaux et revues : un article des Inrocks a certainement pesé dans la proposition que la direction a faite de nous recevoir, alors que jusqu’alors, c’était silence radio et morne plaine.

Prise de parole du collectif lors de la journée des précaires de la culture avec les collègues de la BPI
lundi 3 février 2020 © Collectif des Vacataire de Paris Musées

D : Quelles ont été les réactions de Paris Musées et de la Ville de Paris face à vos revendications ? Avez-vous aujourd’hui l’impression d’avoir été entendu·e·s ?

CVPM : Nous avons été reçu·e·s deux fois, avec les syndicats qui nous soutiennent (C.G.T., F.O., Sud, SUPAP-FSU) :
– le 5 février par Delphine Lévy, la directrice générale de Paris Musées (en présence du cabinet de Christophe Girard et de la direction des ressources humaines de Paris Musées)
– le 19 février par Christophe Girard, en présence de Delphine Lévy, et de la direction des ressources humaines de la Ville de Paris
On nous a dit que nous étions le premier collectif de vacataires a être reçu par la direction générale – alors que nos premières demandes, adressées à la direction du musée où nous travaillions (le MAM), étaient restées sans réponse. Ce qui veut dire que notre mobilisation a eu des échos, et qu’elle a fait bouger des choses en interne. Pour autant, de là à dire qu’on a été entendu·e·s, il y a un pas. On pourrait croire que la période électorale favorise des ouvertures et facilite les négociations : en réalité, ce n’est pas le cas. Christophe Girard nous a reçu·e·s, mais plutôt pour mettre en avant que nous verrions ce qui se passera « avec les vrais libéraux » si l’équipe de Anne Hidalgo n’était pas réélue, et sans faire de réelle proposition. On pourrait dire qu’on a eu une réponse indirecte, par titre de presse interposé (en l’occurrence Le Quotidien de l’Art où il dit « avoir conscience du mécontentement de certains »…
Ces réunions nous ont surtout permis de connaître les arguments de la direction et de comprendre que la précarité de notre statut est aggravée par une politique délibérée de renouvellement systématique du « vivier des vacataires ». Les discussions s’apparentent à un jeu de bonneteau : dès que l’on essaie de dire qu’il y aurait une amélioration à apporter aux conditions d’emploi des agent·e·s recruté·e·s pour les expositions temporaires, la direction nous encourage à passer les concours de la fonction publique et nous dit qu’ils sont la seule façon possible d’améliorer nos conditions de travail. Or, quand bien même nous souhaiterions les passer, il n’y a aucun recrutement qui soit prévu avant 2021 – et encore, sans aucune certitude… Ce qui est sûr, c’est qu’aucun des arguments avancés par la direction ne nous a semblé justifier le recours à la vacation.
Nous avons obtenu de petites avancées, tout de même, notamment sur un possible renouvellement des 55 agent·e·s qui viennent de terminer leur contrat et souhaitent continuer à travailler pour Paris Musées. Mais, pour l’instant, nous demeurons sans nouvelles : on nous a demandé de renvoyer nos CV actualisés et d’attendre. Surtout, nous n’avons rien obtenu sur notre revendication essentielle, qui est celle de la reconnaissance de notre statut de contractuel·le·s. Nous continuerons le combat avec la prochaine municipalité !

D : Aujourd’hui, plusieurs des vacataires engagé·e·s dans le collectif ne sont plus sous contrat avec Paris Musées, avez-vous peurs que cette mobilisation compromette de possibles nouveaux contrats ?

CVPM : Il est difficile de répondre à cette question en ce moment. Il y a beaucoup de rumeurs, qui sont contradictoires selon les musées et les services. Nous avons une crainte que les personnes les plus mobilisées du mouvement ne soient pas reprises, c’est sûr. Mais étant donné que nous sommes dans l’attente d’un retour de la direction, nous n’avons pas d’élément concret pour le moment… Ce dont nous sommes certain·e·s, en revanche, c’est du soutien de l’intersyndicale : si nous ne sommes pas repris·e·s, nous ne serons pas seul·e·s à nous battre pour notre renouvellement.

D : Avez-vous l’impression que votre mobilisation a changé la manière dont votre travail et votre présence sont perçus par les titulaires des musées ?

CVPM : Le recours à la vacation est une manifestation de l’emprise croissante des logiques gestionnaires néolibérales dans le secteur culturel, au même titre que la rotation accélérée des expositions et que la multiplication des soirées privées. La vacation est un des symptômes de l’affaiblissement des services publics : notre présence rend manifeste le sous-effectif des agent·e·s de Paris Musées et la dégradation progressive de leurs conditions de travail. Il peut donc y avoir une certaine méfiance des fonctionnaires qui voient d’un mauvais œil tous ces « contrats précaires » (vacataires, contractuel·le·s) et le développement récent des « brigades volantes » (composées de titulaires, mais qui sont amené·e·s à changer de site chaque jour, en fonction de besoins de dernière minute). En outre, le renouvellement systématique des vacataires crée une fatigue, pour les titulaires : il·elle·s voient arriver tous les quatre mois de nouveaux·elles collègues pas ou peu formé·e·s. (et beaucoup nous ont fait remarquer : « Vous avez à peine le temps d’assimiler le fonctionnement des musées que votre contrat se termine »). Le fait que nous militons pour de meilleurs contrats, de meilleures conditions de travail dans les musées, l’ouverture de postes de titulaires – bref, pour une meilleure organisation de Paris Musées, plus conforme à sa mission de service public culturel – nous a apporté une certaine estime de leur part. La plupart ont signé notre pétition, même s’il·elle·s ne se sont pas nécessairement engagé·e·s plus concrètement dans notre lutte.

 © Collectif des Vacataire de Paris Musées

D : Quelles sont vos perspectives de lutte et d’engagement aujourd’hui ?

CVPM : Ayant tou·te·s terminé notre contrat, et dans l’incertitude de notre renouvellement, nous sommes en train d’achever un fascicule avec la C.G.T. Paris Musées pour que les prochain·e·s vacataires soient informé·e·s de notre lutte, de nos revendications et des droits des vacataires (car il nous était apparu au fil des discussions que la plupart d’entre nous ne les connaissaient pas). Nous espérons vivement avoir une relève : le combat continue et s’inscrit dans la durée.
La précarité rend invisible et muet·te. En diffusant notre Manuel de survie, nous espérons que les prochains vacataires de Paris Musées, et plus largement que tou·te·s les personnes signant ce type de contrat seront mieux armé·e·s que nous et sauront faire vivre et rendre visible la lutte que nous avons commencée. Et on peut la gagner ! Une lutte similaire à la nôtre a permis la fin du recours aux vacations, au Musée du Louvre.
Le collectif a participé aux manifestations contre le projet de réforme des retraites, a été présent après le passage en force par le 49.3, et est aussi mobilisé contre la réforme du chômage. Les travailleur·euse·s précaires sont les plus affecté·e·s par les réformes actuelles, celle des retraites (du fait du calcul des pensions sur la totalité de la carrière) et celle de l’assurance chômage. Les combats menés contre les projets du gouvernement sont pleinement les nôtres, et c’est dans cet esprit que nous nous sommes associé·e·s chaque fois aux actions et aux manifestations. Ces réformes sont dévastatrices, et si elles sont maintenues, elles vont pousser les gens à accepter n’importe quel emploi, et dans n’importe quelles conditions.