Le festival du dessin ça craint et ça sert à rien


Alors que la majorité des français·es s’opposent toujours à la réforme des retraites et approuvent
la mobilisation actuelle, que la police mutile et tue en toute impunité, que Macron nous méprise de jour et de nuit, que la Ministre de la culture ne trouve rien d’autre à faire que d’assister à un concert privé de Jay
Z à la fondation Vuitton en pleine mobilisation des travailleur·ses de l’art, personnels de musées et
étudiant·es en école d’art, à Arles s’ouvre le festival du dessin !



C’est Vera Michalski – soeur de Maja Hoffmann – qui en est à l’initiative.
À la liste des nombreux événements culturels que connait la ville d’Arles, s’ajoute désormais le
festival du dessin.

À qui ça sert ? À quoi ça sert ?

Dans une ville qui connaît des écarts socio-économiques monumentaux (entre les héritières pharmaceutiques Hoffmann et les habitant·es des quartiers d’Arles) et qui exclut progressivement les classes populaires du centre-ville, n’est-il pas l’heure d’exprimer publiquement notre refus de voir
un énième festival polluer nos vies et notre ville ? Et d’appeler à un boycott massif de ce festival ?


Pour exprimer notre refus de voir les services publics s’amoindrir à cause de la Macronie mais
aussi à cause de nos élus locaux qui ne font rien pour que ça change. Parce qu’on en a marre que les mots «art» et «culture» servent des manifestations qui s’adressent à un entre soi bourgeois cis blanc valide patriarcal et raciste. Nous ne voulons pas du festival du dessin à Arles, présidé par des personnes qui n’y habitent pas, sinon enclavées dans une villa avec piscine dans le centre antique.
Nous ne voulons pas de ces gens qui ne connaissent rien aux enjeux de cette ville, qui crève d’être
gentrifiée et airbnbisée. Tout comme nous ne voulons plus des propositions greenwashées/queerwashées des fondations Luma, Van Gogh et d’Actes Sud (#agirpourlaplanètelol).

Si vous voulez faire du bien au vivant, quittez Arles, quittez l’art, on occupera vos temples mortuaires
pour en faire des lieux d’assemblées générales, de rencontres et de solidarités concrètes.
Pas des choses éphémères vides de sens pour servir vos intérêts personnels et vos fortunes délirantes.

Le festival du dessin s’inscrit dans cette longue tradition de la gentrification des biens et des esprits : attirer toujours plus de financiers et d’investisseurs à Arles afin qu’elle devienne leur ville-musée-
marchandise ; créer des choses dont personne n’a besoin et faire croire que ces choses sont
essentielles.

Ce qui est aujourd’hui essentiel, c’est de vous rappeler qu’on est là et qu’on sera encore là.


Des arlésien·nes