A Paris Internationale, le 19 octobre 2023 a 11h Sylvie Boulanger, ancienne directrice du Cneai, s’entretient avec Martha Wilson, artiste pionnière de la performance et de la dénonciation des discriminations, qu’elles soient dues au genre ou encore à l’âge, et Muriel Enjalran, directrice du Frac Sud à l’occasion du lancement de la «Vache qui rit collector’s box» que l’artiste a designé pour la fondation Lab’Bel – et dont Sylvie Boulanger est cette année la commissaire.
La dénonciation des oppressions par le genre ou l’age est un moyen bien commode pour effacer des années de pratiques managériales toxiques et de harcèlement moral. Ce n’est rien d’autre que l’instrumentalisation des luttes, le dévoiement des prises de paroles féministes et anti-âgistes.
En juin dernier, par une lettre anonyme, 44 ancien-nes salarié.es, stagiaires, services civiques, bénévoles du Cneai, dénonçaient «les souffrances causées par la gestion managériale autoritaire de Sylvie Boulanger [ainsi que ses] agissements nocifs au travail avec des conséquences parfois
dramatiques sur [leur] santé», de même, iels dénonçaient le fait que les pratiques managériales de Sylvie Boulanger ont toujours été couvertes par le conseil d’administration du centre d’art.
La dénonciation des stéréotypes de genre permettrait-elle d’invisibliser 25 ans de «conditions de travail très difficiles : ordres et contre-ordres, tâches impossibles à effectuer dans les temps impartis, mises en difficulté, remontrances et cris jusqu’aux larmes, demande de production de fausses allégations, tâches démesurées réalisées sans les protections nécessaires, tâches n’ayant rien à voir avec les missions, durée maximale du temps de travail dépassée, heures supplémentaires non compensées, maquillage des budgets, manipulation, déstabilisation psychologique» ?
Suffit-il de dénoncer l’âgisme dans l’art pour cacher des années de maltraitance de salarié•es, stagiaires, services civiques et bénévoles dont bon nombre ont «risqu[é] leur santé physique et mentale» ? Pour faire oublier les «diffamations et calomnies» lancées pour ruiner la réputation de salarié•es détruites psychologiquement ? Pour oublier que «nombre d’entre [elleux] ont connu de graves problèmes de santé suite à ces mauvaises conditions de travail : dépression, anxiété, perte de confiance en soi, dévalorisation, pensées suicidaires [et] ont dû se faire aider, médicalement et/ou psychologiquement, pendant plusieurs années»?
Nombre d’artistes, curateur-ices et autres personnes
ont eu à souffrir des pratiques de Sylvie Boulanger.
Ceci est un appel à témoignage :
Collectif Alerte Harcelement
collectifalerteharcelement@proton.me